Un moine volant au Xème siècle
Eilmer de Malmesbury
C'est vers 1010 qu'il se livre à la tentative de vol. Inspiré par la légende de Dédale et Icare, et peut-être de l'histoire d'Abbas ibn Firnas, il se jette du sommet d'une tour de l'abbaye, muni d'ailes rudimentaires fixées à ses mains et à ses pieds. Emporté par le vent, il parcourt « un stade ou davantage », soit environ 200 mètres, avant de s'écraser au sol, soit qu'il ait été pris de panique, soit qu'il ait été victime d'un coup de vent imprévu. Il se brise les deux jambes dans sa chute et reste infirme.
« C’était un homme cultivé pour cette époque, d’un très grand âge, qui dans sa prime jeunesse avait tenté un acte d’un courage remarquable. Par certains moyens, je ne sais guère lesquels, il avait attaché des ailes à ses mains et à ses pieds afin que, confondant la légende et la réalité, il puisse voler comme Dédale, et, allant chercher la brise au sommet d’une tour. Mais, agité par la violence du vent et les tourbillons de l’air, ainsi que par la conscience de la témérité de son acte, il tomba, se brisa les deux jambes, et resta boiteux par la suite. Il racontait que la cause de son échec était son oubli de se munir d’une queue. » d'après Guillaume de Malmesbury
Cette histoire est reprise par de nombreux chroniqueurs médiévaux après Guillaume de Malmesbury, parmi lesquels Hélinand de Froidmont, Aubry de Trois-Fontaines, Vincent de Beauvais, Roger Bacon, Ranulf Higdon, Henry Knighton (en) et Johannes Nauclerus, entre autres.